Génies-RIP

Combien d'entre vous connaissent le local de génie en herbe? Combien l'ont déjà visité? Situé tout au fond du salon étudiant, il mène à la minuscule pièce où la radio travaille pour vous chaque midi (ainsi qu'à la chaufferie... particulière de notre école, si vous possédez les clefs). C'est sur un de ses murs bleu marin que se cache Charlie. (Oui, vous savez bien, ce Charlie qu'on nous intime de trouver dès notre entrée dans le salon étudiant).
Bon, ce n'est pas l'endroit le plus lumineux, ou le plus agréable de l'école (vu la dite chaufferie qui a tendance à pousser de temps à autre des ronflements digne d'un choeur de dragons) et il aurait bien besoin d'un bon coup de peinture. Mais c'est quand même à lui que se rattache plusieurs des plus beaux souvenirs de mon secondaire. Parce que c'est le local de génie en herbe, justement.

Maintenant, combien d'entre vous connaissent les génies en herbe de Neufchâtel? Oui, parce que notre école a une équipe de génie en herbe- ou, du moins, en avait une jusqu'à cette année. Ma collègue Poitnbarre et moi-même en avons été membres pendant quatre ans. Aujourd'hui, une poignée de courageux persévèrent, mais la ligue de la région de Québec étant maintenant dissoute, ils ne peuvent mettre leur mémoire à l'épreuve lors des compétitions qui avaient lieu chaque mois.

Génie en herbe? Apprendre des trucs? Quelle drôle d'idée! Y'a déjà l'école pour ça merci!

Mais c'est là que vous vous trompez. Des entraîneurs ne sont pas des professeurs, et apprendre pour le plaisir et pour gagner, c'est surtout s'amuser beaucoup.

Savez-vous le réel nom de l'aspirine?

Qui était Walter Elias, et se fit-il réellement congeler à sa mort?

Conaissez-vous les empereurs fous de la Rome antique, Néron qui chanta et joua de la lyre en regardant Rome brûler, ou Caligula qui nomma son cheval au poste de consul?

Quel jeu inventa Charles Darrow qui le rendit millionaire?

Tant de questions à répondre!
Et n'en doutez pas, c'est un réel plaisir de connaître le monde qui nous entoure. Le passé recèle mille détails loufoques, mille petites anecdotes saugrenues, qu'on conte rarement dans les cours d'histoire. Et puis le passé mène vers le présent, qui reste lui aussi à découvrir éternellement.

C'est un plaisir aussi de pousser son cerveau vers ses limites, puis repousser ces limites. On voit souvent la mémoire comme une sorte de hangar où s'amassent les souvenirs: on la ménage, on craint toujours un peu que le hangar ne déborde. Mais nous ne sommes pas des ordinateurs: notre mémoire est un muscle. Plus on la pratique, plus on la met à l'épreuve, et plus elle est grande et éfficace.

Alors: au regretté génie en herbe, puisses-tu revenir un jour!