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Billet de comportement
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Billet de comportement
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19 mai 2009

Anne Hébert

À chaque année, la société historique de Québec lance un concours d'écriture destiné aux élèves de secondaire 4. Cette année, la 3e place est revenue à Lénaig Le Corre, de notre école. Voici son texte, en espérant que vous apprécierez :):


Début juillet 1618

Ma fille ne sera plus un bébé maintenant, elle va devenir une femme. Je n'aurais pu tomber mieux, elle va épouser un homme qu'elle aime, qu'elle va aimer pour toute sa vie et qui, de plus, pourra lui donner la vie qu'elle mérite.
-Maman! Tu pourais peut-être m'aider, je te rappelle que nous sommes attendues à l'église!
-Oui, excuse moi, j'étais perdue dans mes pensées... C'est que je suis tellement heureuse pour toi. C'est un grand jour, un des plus grands jours pour les habitants de la Nouvelle-France, un des premiers mariages en fait, le premier mariage en Nouvelle-France et c'est celui de ma fille! Je n'en reviens pas encore.
-Moi non plus je n'en reviens pas maman, mais ce serait bien d'arriver à l'église pour justement célébrer le mariage de ta petite fille adorée, rigola Anne.

Juillet 1619

Comment oublier tous ces moments passés, à rire, à pleurer, à s'aimer? Je ne pourrais surement pas les oublier, mais comment survivre à son décès, elle était tellement importante, comme oublier qu'elle ne sera plus avec nous pour un si long moment. Une chance que les membres de notre famille qui sont déjà au ciel sont là pour l'accueillir et l'aider à surmonter notre perte. Mais peut-être que maintenant pour elle tout n'est que beauté, amour et joie. Je ne sais plus trop quoi penser, elle est si loin de moi, 16 ans, c'est trop jeune... ressortant de ses pensées, Marie regarda tous ses amis venus voir la cérémonie.

Le reste de la famille Hébert, entouré de leurs amis, disait maintenant au revoir à leur tendre fille, femme, ami ou soeur adorée. S'ils avaient pu se douter d'une telle chose, il y a quelques jours, il n'en fut pas le cas, car la jeune Anne Hébert, âgée de 16 ans et mariée avec Étienne Jonquest devait être la jeune mariée la plus heureuse qui fut.Elle était enceinte de plusieurs mois et tout allait pour le mieux jusqu'au jour prévu de l'accouchement. Les contractions commencèrent au matin et toutes les familles alentours furent averties de l'arrivée d'un ou peut-être d'une nouvelle venue et beaucoup vinrent prendre nouvelle de la future mère. Toutefois, vers la fin de l'après midi, alors que Anne venait de perdre ses eaux depuis seulement 2 ou 3 heures, les cris de douleur devinrent soudain beaucoup plus forts et plus terribles. Marie Rollet, inquiète d'une telle souffrance, courut au cheval de sa fille et l'encouragea, mais la douleur lisible sur le visage de sa fille resta gravée dans sa mémoire pour la fin de sa vie. Il avait beau être horrible, il fut la dernière expression faciale de sa douce fille. Plus tard on sut que le bébé de la jeune fille était du mauvais côté.

Le cercueil de bois avait l'air sombre, malgré cette journée ensoleillée du mois de juillet. Tous gardaient le silence, trop accablés pour dire un seul mot sensé. Jean et Marie abattus par la perte de leur premier enfant se tenaient tendrement la main, mais ils savaient que bientôt, ils seraient tous obligés de retourner à leur taches habituelles. Jean, apothicaire de métier, ne pouvait se permettre de rester chez lui pour pleurer et Marie avait trop peur de tomber dans la solitude pour s'éloigner de ses deux autres enfants.

Juillet 1611

Il tourne en rond notre beau bateau
Il tourne en rond trois fois
Il tourne en rond notre beau bateau
et tombe au fond de l'eau! Plouf!

-Allez danse Anne, tourne retourne et tourne! chantonnait Marie
-Maman! Maman! j'ai la tête qui tourne, répondit la jeune Anne qui tournait sur elle-même dans la clairière. Je n'arrive pas à arrêter de tourner.

Jean, qui regardait la scène en riant se mit à courir jusqu'à Anne et la prit dans ses bras et la fit virevolter au-dessus de sa tête.
-Ha! J'ai peur papa;je vais tomber; ne me lâche pas! cria Anne en serra fortement les bras de son père.

Juillet 1619

Les souvenirs de jeunesse de sa fille lui revenaient et Jean se demandait si Marie, Guillaumette et Guillaume repensaient à cela eux aussi. Il n'osait leur demander de peur que les souvenirs de leur grande soeur fussent minimes. Mais il savait une chose, jamais il n'oublierait sa fille.

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