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Billet de comportement
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Billet de comportement
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20 janvier 2009

Procès Truqué

Miroir, miroir dis-moi qui est la plus belle?

Ce n’est plus une préoccupation c’est une obsession. L’obsession de l’apparence. Je ne vous apprends rien, n’est-ce pas? Ce n’est pas nouveau, tout le monde le sait : on a beau dire, s’il n’y a pas que le physique qui compte, ça compte pour le moins beaucoup. Et du coup, personne ne se trouve assez bien. La crise semble frapper particulièrement les adolescents. Quel pourcentage d’entre nous ne peut croiser leur reflet ou se voir en photo sans grimacer? Qu’on en fasse état bruyamment, ou non, la plupart d'entre nous avons depuis longtemps jugé et condamné notre corps. Et au procès, si nous étions le juge et l'accusé, il y avait de nombreux témoins de notre échec. Tous ces "mieux-que-nous", "plus-jolie", "plus-beau" et "tellement-plus-attirants" ont fait la preuve accablante de nos petites ou grandes disgrâces.

Mais y a-t-il seulement vraiment quelqu'un de beau à ses propres yeux de nos jours? 81% des femmes de toute âge ne se trouvent pas belles. Qu’importe d’être la plus jolie ou la moins avantagée, si dans les deux cas, on se déteste pareillement? Pensez donc à une connaissance dont vous enviez le physique avantageux : et bien, il y a fort à parier qu’elle ne s’aime pas plus que vous! Car être belle ou non, ce n’est même plus la question : c’est parfaite qu’il faut être! L’idéal n’est plus un être de chair et d’os : c’est un rêve. Une femme ou un homme aussi virtuel que s’il avait été créé de toutes pièces par un ordinateur, tant l’apparence original du mannequin est modifiée. Si avoir un idéal est souvent une noble chose, en choisir un qu’il est impossible d’atteindre, c’est plutôt une chose absurde. Tout comme il est absurde de séparer un corps d’un esprit, d’une âme, d’une vie d’expériences, d’un contexte : c’est en faire un objet, une chose morte et sans intérêt.

Or, c’est ce que s’évertue à faire l’industrie. Oui, l’industrie en général. Ouvrez votre téléviseur ou un magazine si vous ne me croyez pas : aujourd’hui, on vend tout avec la beauté. Absolument tout, du mascara aux automobiles en passant par la bière et le gâteau au chocolat. Les agents de marketings nous prouvent chaque jour que le ridicule ne tue pas; on en rirait bien si ce n’était pas si efficace. Mais on rit plutôt jaune, car les publicitaires savent comme toujours frapper où ça fait mal. En d'autres mots, ils savent ce qui fait vendre.

Et le corps fait vendre. Même pas la beauté des corps retouchés de leur mannequins. Non: notre corps. Notre insatisfaction envers notre propre plastique, nos angoisses et notre malheur sont leur plus sûre source de revenu. 



Charmant, n’est-ce pas?

Alors, pensez-y quelques secondes : qui vous demande d’être mieux que ce que vous êtes présentement : vos proches, ces gens qui vous aiment déjà pour vous-même, ou cette dame à l'esthétique impeccable sur le papier glacé, qui vous parle de régime amaigrissant et de crème miracle?

Voulez-vous vraiment jouer le jeu d’une industrie assoiffée d'argent, et ne souhaitant que votre malheur?

Après tout, qu’est-ce que la beauté? Il n’y a aucun critère, aucune définition qui tienne la route, en tout temps ou pour tous. Et tant mieux! Profitons-en donc pour nous faire notre propre définition de la beauté.

Puisque, comme l’a sagement décrété Amélie Nothomb: « La beauté objective n’a aucune valeur. » 

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